LETTERA AL PRIMO MINISTRO FRANCESE / Les parents, frères et sœurs des 5 jeunes victimes assassinées sur l’autoroute A26 en Italie

Les parents, frères et sœurs des 5 jeunes victimes assassinées sur l’autoroute A26 en Italie

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Monsieur Le Premier Ministre,
Hôtel Matignon
57, rue de Varenne
75700 PARIS

Objet : Demande urgente de soutien dans le cadre de l’affaire «Ilir Beti»

Copie: Madame La Consule de France à Rome, Elisabeth TESSON

Sanary Sur Mer le 14 mars 2015

Monsieur le Premier Ministre,

nous sommes les parents français des jeunes victimes de la tragédie qui s’est déroulée en date du 13 août 2011 sur l’A26 (commune de Rocca Grimalda).
C’est à ce titre et dans l’état de détresse que vous pouvez imaginer, que nous nous permettons de vous adresser ce courrier afin d’obtenir votre précieux soutien.

La Cour Suprême de Cassation de Rome a annulé la peine d’Homicide Volontaire Routier retenue contre l’assassin Ilir Beti pour la déclasser en Homicide Involontaire Routier, en s’appuyant sur le fait que la loi de l’Homicide Volontaire Routier, dite loi Renzi, n’est pas encore en application…

En effet, le Président de la Cour de Cassation ne veut pas se substituer au travail du législateur et ce, malgré de nombreuses circonstances aggravantes!

Cette décision nous a plongés dans un immense désarroi ainsi que tout le peuple italien qui voyait, en l’affaire ilir beti, l’ultime espoir de reconnaissance de l’homicide volontaire routier « con dolo eventuale ». De même qu’une grande partie de l’Europe qui escomptait sur l’élan italien.

L’imminente loi Renzi, qui reconnaît l’homicide volontaire routier, ne pourra qu’apporter le soutien attendu au prochain procès en appel: Aussi nous attendons le soutien qui se doit envers ses compatriotes français à savoir une aide en fonction de l’impact de la loi Renzi et en fonction de la proposition de loi française qui vise les mêmes objectifs.

En effet, vous même, ainsi d’ailleurs qu’une bonne part de politiques sensibles comme vous à l’extrême urgence de lois routières plus adaptées, pourriez rappeler la proposition de loi 945 du 17 avril 2013 (http://goo.gl/0so5CJ), qui dort outrageusement dans un tiroir à l’heure où la mortalité sur les routes ne cesse de s’accroître!

On ne peut qu’insister en soulignant combien une certaine effervescence autour de cette loi, en parallèle à celle vécue actuellement en Italie, amplifierait une pression extrêmement nécessaire sur l’affaire qui nous concerne; d’autant qu’un tel soutien ne représenterait qu’un légitime suivi de celui qui nous avait été immédiatement apporté lors de notre entrevu au Quai d’Orsay.

De plus, l’effervescence, autour d’un même sujet sensible, au même moment, dans deux pays proches européens, pourrait aussi convaincre les esprits d’une effective cohésion européenne…

Ainsi, même si la loi Renzi pour la reconnaissance de l’homicide volontaire routier n’aura aucun effet direct sur notre affaire, nos avocats et bien des spécialistes du milieu juridique s’accordent à affirmer que l’approbation de la loi Renzi et l’intérêt des français sur le sujet de lois routières plus adaptées en FRANCE, devraient permettre aux juges, lors du prochain jugement, de s’appuyer plus aisément sur la gravité des circonstances aggravantes, jusque -là reconnues à l’encontre de Ilir Beti car prouvées et consignées dans le rapport d’enquête.

Au-delà de notre cause, de telles circonstances permettront qu’au nom de nos enfants et en hommage à leur mémoire, on puisse enfin donner le jour à des lois qui protègent mieux les innocents sur les routes contre ceux qui se servent de leur voiture telle une Arme…

Confiantes dans l’action attendue, de très nombreuses associations italiennes et françaises se joignent à nous, renforçant ainsi la portée de cette requête.

Nous vous remercions infiniment, Monsieur le Ministre: Merci d’abord pour le temps que vous nous avez déjà consacré et un grand merci par avance, dans l’attente de votre soutien effectif, que nous espérons tous avec confiance et conviction.

Nous vous prions d’agréer, monsieur le Ministre, l’expression de nos salutations les plus respectueuses.

Jean-Claude e Christine LORIN (genitori di Vincent LORIN)
Marie MAGGIO e Patrice DESLIENS (genitori di Elsa DESLIENS)
Yves REYNARD e Cathy TORRES (genitori di Audrey REYNARD)
Marie-Laure LOHRMANN e Frédéric RAYMOND (genitori di Julien RAYMOND)
Laurent BOETTE (vittima, sopravvissuto) ed i suoi genitori
Aurélie DELAUNAY, fidanzata di Julien RAYMOND

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