Moulins (FRANCE) / «Certains auteurs d’accidents doivent passer par la case prison» / «Quand vous êtes le proche d’une personne décédée dans un accident vous êtes sous le choc et vous êtes complètement démuni» / LA MONTAGNE – Jeudi 27 octobre 2016

Moulins (FRANCE) / «Certains auteurs d’accidents doivent passer par la case prison» / «Quand vous êtes le proche d’une personne décédée dans un accident vous êtes sous le choc et vous êtes complètement démuni» / LA MONTAGNE – Jeudi 27 octobre 2016

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CHRISTINE JANS. Organisatrice du congrès européen des victimes de la route.

Christine Jans vit en Lozère. Membre de deux associations de victimes de la route (*) et maman d’une adolescente décédée dans un accident, elle organise le premier congrès européen des victimes de la route qui se tiendra samedi à Moulins.

Vingt­-quatre associations, soit une cinquantaine de personnes, doivent y participer.

Vous êtes à l’initiative de ce congrès européen des associations de victimes de la route. Quel en est l’objectif ?

C’est la première fois que ce congrès a lieu. Il existe beaucoup d’associations de vic­times de la route mais elles ne se connaissent pas. Chacun fait des choses, des actions dans son coin. Le but avec ce congrès est de se retrouver, de pouvoir discuter, échanger entre nous, entre familles qui avons vécu la même chose. Il y aura vingt­-quatre associations dont quatre
viennent de Belgique, d’Italie, d’Allemagne et du Luxembourg. On a choisi Moulins pour sa si­tuation géographique centrale.

Quel est le rôle d’une association de victimes de la route?

Quand vous êtes le proche d’une personne décédée dans un accident ou qui a été griève­ment blessé, vous êtes sous le choc et vous êtes complètement démuni. Pas de médecin, pas de psychologue… il n’y a personne pour nous soutenir, pas de cellule psychologique. Vient ensui­te l’enquête de police, un procès éventuel, on n’est pas préparé à tout ça. Les associations sont un soutien, elles in­forment, conseillent. Chacune mène aussi des actions, fait de la prévention dans les établisse­ments scolaires. On essaie aussi de faire changer les choses.

Que faut-il changer ?

La loi et la façon dont les juges l’appli­quent. Les sanctions pour les auteurs d’accidents mortels ne sont pas assez sévères. Un con­ducteur qui a bu de l’alcool, qui est en excès de vitesse et qui tue quelqu’un, est­-ce qu’on peut appeler ça un accident ? Est­-ce même un homicide involontai­re ? Le jeune homme qui con­duisait la voiture dans laquelle ma fille de 17 ans a disparu n’a pas fait un seul jour de prison. Il a eu douze mois avec sursis. Je pense que certains auteurs d’accidents mortels, pour qu’ils comprennent, doivent passer par la case prison. Lors du con­grès, on va rédiger un docu­ment de nos revendications et les porter auprès des députés. L’objectif est aussi de nous faire entendre.

Que pensez-vous de l’action des pouvoirs publics ?
Il faut que les forces de l’ordre continuent d’être présentes au bord des routes, il faut des radars auto­matiques, des contrôles. La ré­pression doit passer aussi par des sanctions de la justice. Bien évidemment, il faut aussi travailler sur la prévention. Cela va de soi. C’est ce que font cer­taines de nos associations qui se rendent dans les collèges et les lycées.

(*) Christine Jans est secrétaire adjoin­te de l’association Charlotte­-Mathieu­-Adam basée à Nîmes et du collectif Jus­tice pour les victimes de la route à Puimisson (Hérault).

SAMEDI À MOULINS

Le congrès européen des victimes de la route se déroule samedi 29 octobre, de 9 heures à 18 heures, à la Maison des associations à Moulins.

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